Chagall est un peintre que j’affectionne particulièrement. C’est un conteur. Chaque tableau traduit un sentiment, une émotion et surtout une histoire. On peut rester des heures devant un de ses tableaux et noter un nouveau bout de récit, un nouveau symbole.

Dans beaucoup de ses tableaux, même les plus noirs, apparait la figure de la mariée, sa femme Bella, regardant du haut de son bonheur les misères de ce monde. L’amour de Chagall pour sa femme, amour de 30 ans, apparait dans beaucoup de ses tableaux, souvent sous les traits d’une mariée, ou volant dans les airs parce que le bonheur rend léger.

L’exposition « Entre guerre et paix », actuellement au musée du Luxembourg émeut par la force de certaines de ses toiles et le mélange des genres. Une toile de Chagall c’est un livre, des symboles partout (le rabbin et l’homme au violon symbolisent le peuple juif errant, le coq rouge la créativité artistique, la chèvre, le martyre des juifs). Chagall, un peintre juif oui, mais utilisant des symboles religieux chrétiens, le Christ sur la croix, symbolisant une croyance en le renouveau et la résurrection du genre humain après la guerre, la vierge et l’enfant.

Une preuve que Chagall n’est pas que le peintre juif, celui qui a illustré l’ancien testament, ce sont deux tableaux représentant les contes des mille et un une nuits, un bleu l’autre rose, au milieu de l’exposition. Les mille et une nuits, nourries par la culture juive mais surtout arabo musulmane.

Chagall s’est plongé dans les mille et une nuits à la mort de sa femme adorée, Bella, et a produit quatre tableaux d’après quatre histoires, parlant d’un amour qui finit dans la mort ou la séparation.

Une preuve que Chagall était bien un peintre conteur….